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1 nov. 2023

Quand va-t-on s’attaquer aux abus des sociétés commerciales gérant des EHPAD?

Mis à jour : 21 nov. 2023

L’ accompagnement de la vieillesse n’est pas une marchandise.

Le scandale ORPEA n’a-t-il servi à rien ? Comme nous l’avions déjà dit ,ORPEA n’était pas une exception . Maintenant les pratiques identiques
 
- du groupe EMERA (plus de 100 établissements, 7000 salariés) sont révélées . Maltraitance dénoncée par les familles et confirmée par le personnel.

- Le groupe Medicharme (41 établissements, 1300 salariés) à son tour montre les mêmes turpitudes .
 

 
Les agences régionales de santé avaient rendu en décembre 2022 des rapports d’inspections soulignant de nombreux points de dysfonctionnement auxquels il n’a pas été répondu.

Une double mission de l'inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l'inspection générale des finances (IGF) doit rendre son rapport début 2024.

Vous pouvez lire ICI l' article de la revue Gerontonews à ce sujet .

- Le groupe Bridge est également concerné depuis 2021.

Le groupe, fondé en 2017 par Charles Memoune, un ancien consultant d’Ernst & Young, a racheté 34 établissements en 5 ans, d'une capacité totale d'un peu plus de 2 000 lits. Au cœur des révélations, un manque de personnel qui entraine des difficultés dans la continuité des soins.

Dès 2021 ,des restrictions drastiques en matière de couts et de personnel alertaient sur les maltraitances rapidement intervenues.

Plusieurs de ses EHPAD sont placés sous tutelle des agences régionales de santé

La ministre Aurore Bergé se félicite des contrôles maintenant réalisés tous les deux ans . Sauf que ces contrôles ne sont effectués sur sites que dans 20% des cas, les autres étant effectués sur dossier (donc purement administratif).

Les Agences Régionales de Santé ne disposent pas des moyens suffisants pour mener à bien cette tâche considérable . La Cour des comptes le dit dans son rapport sur plusieurs d’entre elles.

Il faut en finir avec l’hypocrisie manifestée depuis le scandale ORPEA . L’ accompagnement de la vieillesse n’est pas une marchandise. La vieillesse se respecte et n’a pas à être livrée en pâture à des « soi-disant » entrepreneurs dont le seul objectif est de s’enrichir au plus vite avec l’accord tacite des pouvoirs publics qui ne se donnent pas les moyens de s’y opposer évitant ainsi d’engager des crédits publics.
 

Pendant ce temps-là les EHPAD publics affichent des déficits colossaux ; barrières incontournables contre le plein respect, pourtant non négociable, d’une prise en charge vertueuse des vulnérabilités de nos aînés.