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  • intervention préleminaire de Claudette Brialix

Audience à l Assemblée Nationale (29 avril 2020)


La pandémie est venue percuter un secteur en très grave difficulté depuis près de 10 ans sans que rien ne soit fait pour y remédier alors que la situation est parfaitement connue de tous.

Les présidents de la République qui se sont succédés depuis plus de 10 ans ont multiplié les consultations à grand renfort de communication lesquelles ont abouti à des rapports depuis empilés dans les placards.

La grande consultation grand Age n’a pas conduit à un meilleur résultat. Dominique Libault l’a d’ailleurs dit dans un article du journal le Monde.

Jamais la grande loi qui devait accompagner les personnes âgées en perte d’autonomie n’a vu le jour. Il est vrai qu’elle supposait des financements à la hauteur qu’aucun pouvoir politique n’a voulu engager dans le souci de respecter la limitation des déficits publics prévus dans le traité de Maastricht. Impensable aussi de faire peser sur la solidarité nationale le coût de telles mesures en direction de personnes âgées inactives. Pourtant ces personnes âgées en perte d’autonomie continuent à participer à la croissance par les emplois qu’elles génèrent et par la consommation de matériels et de produits spécifiques à leur situation.

Alors par des mesurettes, on a voulu avec force communication calmer le jeu et gagner du temps. Le Président de la République avait pourtant avancé un calendrier en avril 2018.

Dans cette crise la démocratie médico-sociale comme sanitaire a été bafouée.

Nous en avons hélas la triste habitude en de nombreux lieux. L’urgence ne justifie pas tout. Une situation aussi grave doit s’accompagner de mesures concertées et acceptables par toutes les parties concernées gages du meilleur résultat.

La latitude d’appréciation a conduit à des pratiques inacceptables dans plusieurs établissements. Des signalements de familles nous sont remontés dans des établissements privés sur plusieurs lieux du territoire.

Les établissements gérés par les associations ont aussi des pratiques discutables (comme à l’EHPAD de la Rosemontoise dans le territoire de Belfort)

Le secteur public n’est pas davantage un modèle. Les EHPAD gérés par la Ville de Paris ne sont pas des modèles de concertation. Opposant une fin de non-recevoir en période « calme », ils n’ont pas été plus ouverts et communicants dans la situation présente.

Personnes âgées, familles sont responsables et vivent mal d’être ainsi niées et infantilisées. Le principe de précaution ne justifie pas non plus qu’on menace de sanctions. La DGCS dans sa charte des visites autorisées dans le cadre du COVID 19 a cru bon de faire figurer ; « en cas de non-respect de ses règles, le visiteur sera interdit de visite jusqu’à nouvel ordre. Lorsque le non-respect de ces règles amène un risque de contamination pour le résident, ce dernier est placé en confinement en chambre pour sa protection et celle de la communauté des résidents et professionnels ». Mesure t’on la gravité d’une telle sanction ? Quelles règles dans ces conditions va-t-on édicter pour la réouverture des écoles fréquentées par des enfants de soignants.

L’été approchant Que va-t-il se passer en cas d'épisode de canicule ?

[if !supportLists]· [endif]Des équipes qui seront à bout.

[if !supportLists]· [endif]Des résidents fragilisés

[if !supportLists]· [endif]Des consignes incompatibles : regroupement en salle commune climatisée versus distanciation sociale (voire pb de danger lié à la ventilation pour la diffusion de virus)

Alors que le pic de la pandémie dans les EHPAD n’est pas atteint, est-il normal comme dans l’Indre de réduire au minimum les unités COVID du centre hospitalier, laissant ainsi résidents et EHPAD à leur triste sort. Est-il normal de ne pas créer des unités de médecine aigue gériatrique ?

Elles permettraient un accompagnement médical impossible en EHPAD insuffisamment médicalisés ( faut-il rappeler la suppression de nombreux lits d’USLD)

Les vieux ne sont qu’une charge La discrimination à leur égard est permanente et ne choque plus. Si un tel traitement était infligé à la petite enfance tout le monde serait vent debout.

Ne sont-ils pas les plus nantis les Vieux retraités. Faut-il rappeler que pour beaucoup ils ne sont pas en capacité de financer leur séjour en EHPAD sans consommer un petit patrimoine durement acquis. Faut-il rappeler que beaucoup doivent faire appel à l’aide financière de leurs enfants pour y faire face.

Il est temps de redonner sa place à la vieillesse dans notre société. Les vieux au cours de leur vie active ont apporté à la Nation, ont contribué (quoi de plus normal) aux efforts économiques et sociaux ayant profité à tous.

Cette génération de vieux née avant et pendant la guerre a participé à la reconstruction et à l’essor de notre pays. Certains ont été les derniers soldats appelés ayant fait la guerre d’Algérie. Ils ont attendu longtemps la reconnaissance. Les baby-boomers sont nombreux. Doivent ils en être punis parce que nés au moment ou il était normal de redonner vie au Pays .

Oui ils deviennent plus vieux grâce aux progrès de la médecine. Mais il faut rappeler qu’à partir de 65 ans vieillir en bonne santé n’est pas sûr.

Si cette crise et sa longue litanie quotidienne de décès pouvait au moins amener cette fois un vrai débat de société ne se limitant pas au tout économique ou l’humain retrouverait sa place, ou les services publics indispensables (ils le montrent en ce moment) seraient enfin considérés, ou l’impôt (indispensable à la redistribution) retrouverait sa juste place.

Mais je crains comme Martin Luther King de rêver.

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