Rappel :
- ORPEA est un groupe privé commercial avec 5 activités : des maisons de retraite, des services à domicile, des résidences seniors, des cliniques de soins de suite , des cliniques psychiatriques .
- ORPEA c’est 72000 salaries dans 23 pays dont 26000 en France dans plus de 350 établissements
- ORPEA est un investisseur immobilier dans le monde entier . Son portefeuille immobilier estimé à plus d’un milliard d’euros représentait plus de 47% des actifs fin 2021.
- ORPEA c’est 9,5 Milliards²² d’euros (Md€) de dettes au 30 septembre 2022 avec le risque de manquer de liquidité au cours du 1° trimestre 2023
- ORPEA c’est 25% de turn-over au sein de ses établissements français , un taux d’absentéisme élevé comme un fort taux d’accident du travail.
- ORPEA c’est une cinquantaine de plaintes de familles de résidents pour « mise en danger de la vie d’autrui »-« non-assistance personne en danger »- « homicide involontaire » et « violences par négligence »
- Le siège du groupe ORPEA et des directions régionales ont fait l’objet en juin dernier de perquisitions dans le cadre d’enquête pour infractions financières présumées.
- Ce 15 novembre une dizaine dn perquisitions étalées sur plusieurs jours , étaient conduites dans toute la France par les gendarmes de l’office central de lutte contre les atteintes à l’ environnement, à la santé publique : opérations liées à l’enquête préliminaire pour « maltraitance institutionnelle » menée depuis plusieurs mois par le parquet de Nanterre.
Se "refonder pour tourner définitivement la page des graves manquements dans la gestion du groupe".
C’est donc en pleine tourmente judiciaire et financière que, ce 15 Novembre 2022, les nouveaux membres du comité exécutif ont détaillé leur stratégie « pour remédier durablement aux dysfonctionnements reconnus » : « des malversations financières des anciens dirigeants, des pratiques de gestion dysfonctionnelles » . " Orpea s'est éloigné de son cœur de métier, en privilégiant un développement international et immobilier trop rapide, au prix d'un endettement excessif et d'une situation financière très fragilisée"
le groupe ORPEA a présenté sous le slogan « ORPEA change ! Avec nous et pour Vous » son plan de transformation reposant sur « deux intangibles » : l’humain et la transparence .
Orpea prévoit donc toute une série de mesures pour « remédier, organiser et remobiliser ».
- Remedier = « remettre l’ enteprise au carré » !, en prônant "une tolérance zéro contre les pratiques non éthiques, un examen transparent quand un établissement est mis en cause, la révision de la politique de signalement des événements indésirables graves (EIG), et un dispositif de formation renforcé sur l'éthique et la bientraitance, lancer la réorganisation des fonctions support, nommer un directeur santé et sécurité groupe avant la fin de l’année ou encore créer en France un comité éthique soins et bientraitance « indépendant et autonome ».
- Organiser les pratiques pour se mettre au meilleur nouveau du secteur. En matière d'organisation, Orpea s'est attelé à "structurer une politique de ressources humaines et salariale, et "lancer la réorganisation des fonctions support".
Pour la première fois depuis quinze ans, à l'unanimité un accord a été conclu avec les partenaires sociaux : le groupe se donne pour mission de réduire le turn-over, l'absentéisme, les accidents du travail,
Orpea entend également mettre en place une politique d’achat plus efficiente, générant 30 millions d’économies, mais « pas du tout en jouant sur la qualité » un reporting externe fiable, enrichi et transparent, et remonter le taux d’occupation, aujourd’hui à 85 % dans les Ehpad français du groupe.
- Remobiliser autour de projets et nouvelles pratiques .Pour construire ce "nouveau modèle d'entreprise", Orpéa entend particulièrement se reconcentrer sur le soin et l'accompagnement ainsi que sur les salaries. « Notre ambition : une culture d’entreprise qui porte l’Humain au cœur de ses priorités et préoccupations Priorité à la santé, la sécurité et au bien-être »
- Repenser et retravailler la stratégie de détention immobilière : ". Pour remettre l'immobilier "à sa juste place", nous prévoyons de réduire son taux de détention à 20% ou 25% de ses actifs et de "revisiter [son] périmètre" pour le concentrer sur les pays créateurs de valeur."
Commentaires de la présidente de la Fnapaef à france info : "C'est bien le moins qu'on puisse attendre après tout ce qui s'est passé".
franceinfo : Est-ce une bonne chose que le groupe annonce une "transformation" et de la "transparence" ?
Claudette Brialix : Ce ne peut être qu'une bonne chose, après tout ce qui s'est passé et tous les constats qui ont été faits, je dirais que c'est bien le moins qu'on puisse attendre. Quand j'entends qu'ils parlent d'améliorer la plateforme de signalement, permettez-moi de sourire, car lorsqu'une famille voulait faire un signalement, elle se heurtait à de très nombreux barrages. Ça voudrait dire qu'il y a une volonté, j'espère réelle, de changement profond de culture d'entreprise et du cœur de métier.
Vous accueillez ces mesures avec prudence ?
Oui, parce que malheureusement, ce ne sont pas les premières fois où beaucoup de promesses sont faites et les moyens n'y sont pas forcément. Il est vrai qu'il va y avoir, sur les problèmes de personnel, de réelles difficultés à recruter. Pourquoi ne restent-ils pas ? Il y a probablement eu des abus de CDD et une insuffisance de rémunération, mais le personnel a avant tout besoin d'un climat de travail favorable.
"Il y a un changement profond de culture d'entreprise qui doit s'effectuer et pas seulement chez Orpéa."
Les signaux envoyés par Orpea vous semblent-ils satisfaisants ?
Il y a un signal qui manque, c'est que les tarifs d'hébergement qui sont pratiqués par Orpea et le secteur privé en général sont extrêmement élevés. Il manque à mon avis l'aspect de modération des tarifs d'hébergement. Certes, l'énergie et les prix alimentaires augmentent, mais Orpea avait largement de la marge en matière de tarifs d'hébergement. Rien n'a été dit en ce sens.
Le groupe évoque une piste de maisons de retraite plus petites, cela vous semble-t-il judicieux ?
Tout à fait, c'est une chose avec laquelle nous sommes en phase. Nous sommes demandeurs de petits établissements, parce que plus l'établissement est gros, plus la relation humaine de proximité est limitée. Il faut repenser les modalités d'accueil. Je pense qu'il faut repenser effectivement aussi la capacité des établissements pour les ramener à une échelle permettant une relation humaine plus favorable.
Demandez-vous des points d'étape au groupe ?
Il faut suivre. On parle beaucoup d'Orpea, mais il y a d'autres groupes privés qui ont malheureusement les mêmes pratiques et ne sont pas mis en cause. Il faut aussi qu'il y ait de la part des pouvoirs publics un regard plus approfondi. Il a été dit qu'il y aurait des contrôles renforcés, notamment financiers, donc c'est bien. Il faut maintenant que tout cela fasse ses preuves et que les pouvoirs publics aussi s'y tiennent.
*"L État agit depuis plusieurs mois "interview du ministre des solidarités
*Avis d'un député :Le groupe Orpea a présenté mardi 15 novembre un plan de transformation, qui "n'est pas à la hauteur", selon la députée Caroline Fiat.
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