Confrontés à la désagrégation de l’hôpital public, des EHPAD et de l’accompagnement à domicile LES VIEUX MÉRITENT MIEUX que l’annonce d’un calendrier de décisions incertaines.
Madame La Première Ministre,
Depuis votre nomination à la tête du gouvernement, les vieux ont été les grands oubliés de votre politique. Jamais mentionnés ou presque dans vos déclarations de politique générale ni dans vos feuilles de route. Non plus, d’ailleurs, que dans les déclarations du président Macron qui nous avait promis une loi Grand Age dès 2018 !
Pourtant les vieux sont exposés en première ligne à la longue attente aux services des urgences des hôpitaux, aux déserts médicaux, aux pénuries de personnel en EHPAD et dans les services d’aide à domicile, entraînant malgré le dévouement des personnels une dégradation de la qualité des soins et de leur accompagnement. Écrasés par la solitude, l’isolement, la dépendance, ces citoyens à part entière restent confinés dans l’ombre de la société, abandonnés à leur douloureux sort.
Les nombreuses annonces et actions de communication ont voulu masquer cet enterrement.
Argent et temps consacrés à un Conseil National de la Refondation (qui n’a fait que redire ce que tous nous savions déjà), aux états généraux des maltraitances dont nous n’attendons rien. Une proposition de loi Bien Vieillir deux fois reportée malgré la faiblesse de son contenu, le rapport de la mission Pirès-Beaune sur le reste à charge en EHPAD qui n’a suscité aucune réaction (alors que la faiblesse des retraites rend de plus en plus difficile le paiement des frais d’hébergement et de prise en charge efficiente à domicile).
Après l’émotion surjouée suite au scandale ORPEA, nous attendions des mesures fortes de reconsidération indispensable des moyens à allouer à nos vieux.
La nomination d’une ministre non issue de la société civile conduira-t-elle au sursaut ? Nous notons que l’intitulé de son ministère a perdu le terme «autonomie».
Gestionnaires, professionnels, résidents, usagers, familles alertent désespérément depuis de nombreuses années. Nous sommes au bord du gouffre et de la maltraitance institutionnelle inacceptable et irrespectueuse du grand âge. Le service public auquel nous sommes attachés, pilier d’une incontournable politique sociale, est en grand danger.
La situation que votre gouvernement nous impose doit elle nous conduire d’abord à la résignation puis au désespoir et vouloir en finir pour ne plus peser sur nos proches ?
Après avoir contribué au développement de notre pays, LES VIEUX MÉRITENT MIEUX, mais ils ne savent toujours pas s’ils peuvent compter sur vous.
Nous vous prions d’agréer Madame la Première Ministre, nos salutations citoyennes.
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